L’accompagnement des personnes âgées en Établissements médico-sociaux (EMS) est aujourd'hui l’objet de riches questionnements.
Ils portent d’abord sur le type de structure le plus à même d’accueillir les résident·e·s, en particulier les personnes atteintes de troubles cognitifs ; ensuite sur le type d’accompagnement à leur offrir, avec la mise en place de « plans de soins » ou de « projets de vie » individualisés ; enfin sur les outils susceptibles de favoriser l’engagement des résident·e·s au sein de l’institution.
De nouvelles modalités d’accompagnement apparaissent également qui œuvrent à démédicaliser les EMS à travers le développement de thérapies alternatives. Dans ce contexte, on assiste à une réflexion sur les vertus d’approches, en particulier pédagogiques et exogènes aux établissements médico-sociaux, qui visent toutes à replacer les résident·e·s au centre des pratiques professionnelles, comme à réviser le regard sur les démences. C’est ainsi qu’en Suisse romande, certaines institutions s’inscrivent aujourd'hui dans l’approche « Montessori adaptée aux personnes âgées », d’autres, encore, réfléchissent aux apports de la pédagogie Pikler. Par ailleurs, à l’échelle nationale, plusieurs EMS anthroposophiques coexistent parmi des établissements héritiers d’une conception hospitalière des soins.
Cette journée d’étude, qui a réuni chercheur·e·s et intervenant·e·s de terrain, a permis de questionner les enjeux et les promesses de ces pédagogies qui ont été développées ou mises en œuvre en premier lieu pour l’enfance. Et ainsi d'apporter quelques éléments de réponses aux questions suivantes : comment comprendre l’engouement pour ces approches aujourd'hui ? Quelles sont les spécificités propres à chacune de ces pédagogies ? En quoi sont-elles transposables dans les pratiques d’accompagnement des personnes âgées ? Quelles sont les conceptions de la personne et de son développement sous-jacentes à ces pédagogies, et dans quelle mesure conduisent-elles à une individualisation des soins et de l’animation socioculturelle ? Enfin, quelles sont les expériences acquises par les EMS qui s’engagent dans ces nouvelles modalités d’accompagnement, ainsi que les voies suivies afin de les mettre en œuvre ?