La question du travail est centrale dans l’organisation de nos sociétés. L’étudier et la comprendre dans ses diverses dimensions permet de mieux appréhender les enjeux du travail social et de l’ergothérapie, et de penser l’intervention dans une optique de justice sociale et occupationnelle.
Les formes que prend le travail sont multiples, selon qu’il soit rémunéré ou exercé gratuitement, stable ou précaire, sous statut salarié ou d’indépendant·e, productif ou reproductif, et qu’il soit – ou non, un facteur d’insertion sociale.
Ces différents mondes du travail sont à considérer tant au regard des acteur·trices qui les composent, qu’à la lumière des transformations systémiques qui influencent leurs situations matérielles, ainsi que des différentes formes de solidarités ou de discriminations qui se créent entre eux et elles et au sein des institutions.
Par transformations systémiques, l’on entend les évolutions économiques et sociales, telles que :
- l’intensification de la production, du travail et des échanges économiques,
- la numérisation,
- la mondialisation,
- la transition écologique,
- l'individualisation,
- les contrats atypiques,
- etc. ;
Ces transformations ont des répercussions très concrètes sur les conditions de travail, les conditions de santé, l’insertion sociale et professionnelle ; répercussions qu’il s’agit de documenter et de comprendre, tant pour les professionnel·les que pour les publics.
Le travail est généralement encadré par des dispositifs institutionnels qui visent à règlementer, du moins en partie, son exercice, son absence et ses conséquences. L’on pense au système de protection sociale, aux cadres légaux et aux politiques publiques, des cadres mouvants et par ailleurs sujets à la dérégulation.
Ces dispositifs institutionnels sont complétés ou questionnés par d’autres entités qui jouent un rôle de régulation, de solidarité et d’entraide, comme les partenaires sociaux, les associations, les mouvements sociaux, les groupes d’individus. Dans le même temps, coexistent des mécanismes d’individualisation, de rejet et de discrimination, que ces cadres ne permettent pas de compenser, voire qui sont à l’œuvre en leur sein-même.
Les acteurs·trices des mondes du travail sont multiples et peuvent être distingués selon plusieurs critères, qu’iels soient individuels ou collectifs, selon leur fonction dans les structures économiques ou selon leur rapport aux biens ou services produits. MaTISS entend étudier les acteurs·trices au croisement de trajectoires, appartenances et conditions de travail et d’existence spécifiques (précarité-pauvreté, classes sociales, migration, genre, etc.)