Social aux pièces, social en pièces ? Contrats de prestations et évolution des pratiques des professionnels du social

Cet article interroge les effets de l'introduction de contrats de prestations dans le domaine du social à l'aide de l'exemple de Pro Senectute, fondation nationale s'occupant du bien-être des personnes âgées en général, de leur santé et de leurs droits.

Les pratiques locales des travailleur-se-s sociaux ont été modifiées par l'introduction d'un mode de fonctionnement gestionnaire par l'Office fédéral des Assurances sociales (OFAS). Pro Senectute possède une autonomie importante au niveau des sections locales et donc d'une force centralisée faible. L'introduction d'un mode de financement nécessitant un décompte de prestations basé sur des tractations au niveau central a pour conséquence une prise en compte peu fiable des besoins réels auxquels sont confrontés les acteurs/trices de terrain.

Dans un tel mode gestionnaire du social, un décalage se crée entre les injonctions produites par ce type de fonctionnement, notamment en raison de la réduction de l'argent « historique » de la fondation provenant de l'AVS, en faveur d'un financement en rapport avec l'activité réelle, et la pratique des travailleurs sociaux. L'appui à long terme étant de plus en plus découragé, comment garantir des prestations efficaces pour les personnes âgées, en restant réellement à leur écoute ?

Ce mode de fonctionnement basé sur des contrats de prestations et une notion de contrôle, semble se généraliser à tous les domaines du social, comme l'attestent plusieurs travaux récents. Il est urgent de repenser la nature du travail social et l'intérêt des bénéficiaires.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Références

Hirsch Durett, E. (2006). Social aux pièces, social en pièces ? Contrats de prestations et évolution des pratiques des professionnels du social. In J.-N. Dupasquier, M.-D. Perrot, D. Joye, J.-P. Leresche & G. Rist (Eds.), Ordres et désordres de l'esprit gestionnaire : où vont les métiers de la recherche, du social et de la santé ? (pp. 157-168). Lausanne: Réalités sociales.