Mendicité : la potence et la pitié

Jean-Pierre Tabin s’attache, dans cet article, à montrer que le traitement de la pauvreté en Europe depuis le Moyen Âge fait ressortir une constante : la classification (hiérarchique) des pauvres en deux groupes. Les « bons », méritant pitié, aide et assistance, et les « mauvais », méritant la répression, donc la potence. L’auteur se concentre d’abord sur les formes que prend la méfiance face aux pauvres, ensuite sur le sort réservé aux « mauvais » pauvres, en mettant l’accent sur les homologies que l’on peut constater entre différentes périodes.

L’auteur montre également qu’aucune des mesures prises vis-à-vis des « mauvais pauvres » ne fonctionnant vraiment, l’interdiction de donner a également été essayée. Cela réfère à l’incapacité des donateurs et donatrices de faire la part entre le bon et le mauvais, et à la permanence du sentiment de pitié. Par ailleurs, donner l’aumône, relève l’auteur, permet à certains hommes de montrer leur virilité par une démonstration de leur puissance et à certaines femmes d’accomplir le rôle empathique attendu d’elles. Donner l’aumône peut dès lors être considéré comme étant une activité sexuée.

Jean-Pierre Tabin termine cette contribution en relevant que la mendicité est considérée de manière variable selon les contextes et les époques, mais que potence et pitié sont toujours présentes.

Résumé : Anne-Line Schminke

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Références

Tabin, J.-P. (2012). Mendicité : la potence et la pitié. Le cartable de Clio, revue suisse sur les didactiques de l’histoire, 12, 41-48.