L'impensé du discours sur l'abus

L’« abus » est au cœur du débat sur les prestations sociales. Il est dénoncé par le politique, analysé par les expert-e-s, fait la une des médias et nourrit les discussions de café du commerce.

Jean-Pierre Tabin et Isabelle Probst proposent dans cet article de ne pas considérer l’abus comme un fait, mais, en référence aux travaux sociologiques classiques (par exemple Backer 1963), comme un jugement normatif porté sur un comportement.

Dans un premier temps, les auteur-e-s présentent leur matériau empirique. Dans un second temps, après avoir rappelé les raisons pour lesquelles la protection sociale contre les accidents du travail s’est développée, Jean-Pierre Tabin et Isabelle Probst présentent ce qui relève, selon le discours expert, d’une trajectoire « conforme » (autrement dit, sans soupçon d’abus) en cas de survenue d’accident. Les auteur-e-s identifient les normes que des salarié-e-s victimes d’accidents du travail potentiellement invalidants sont accusées de transgresser et montrent en quoi le discours sur l’abus contribue à occulter les rapports sociaux qui produisent les accidents. Jean-Pierre Tabin et Isabelle Probst réfléchissent en conclusion à la spécificité du propos sur les abus dans le cas des accidents professionnels en montrant sur quels impensés il repose.

Résumé : Anne-Line Schminke

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Références

Tabin, J.-P. & Probst, I. (2012). L'impensé du discours sur l'abus. Revue suisse de travail social, 13, 51-53.