Les "abuseurs" du social : un mythe à l'épreuve de la réalité. Profiteurs à 1611 francs par mois

Les figures de « faux » pauvres, de « faux » invalides et de « faux assistés », sont invoquées depuis le Moyen Âge déjà pour appuyer les dénonciations d’ « abus » dont les assurances sociales seraient la cible. Pourtant, comme le montre cet article, la fraude n’est possible qu’avec une très bonne connaissance du système des assurances, rendu extrêmement complexe par l’éclatement de l’Etat social suisse. Le système n’est ni facile à comprendre, ni facile à abuser, étant donné le nombre important de contrôles effectués. Le processus qui mène à la reconnaissance du statut d’invalide est long et complexe. D’autre part, cette dénonciation procède d’une vision du monde en deux groupes séparés, les fraudeurs et les autres et revient à nier les droits d’une population qui souffre déjà beaucoup de son statut. Les discours contre les abus servent ainsi surtout à justifier les baisses de prestation.

L’auteur, dans un second petit article qui complète le premier, pose ainsi la question suivante : est-il rentable d’ « abuser » les assurances sociales ? Vaut-il la peine d’être reconnu comme invalide ? En comparant le montant des rentes de l’assurance invalidité ou de l’aide sociale avec celui du salaire moyen en Suisse, même dans les domaines réputés à faibles revenus, force est de constater qu’il n’est guère attirant, se montant en moyenne à 1611 francs pour l’assurance invalidité et à 960 francs environ sans les frais de logement et d’assurance maladie, pour l’aide sociale.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Références

Tabin, J.-P. (2010). Les “abuseurs” du social : un mythe à l'épreuve de la réalité. Profiteurs à 1611 francs par mois. Services publics, journal du syndicat des services publics, 91(9), 8.