Dé-genrer le travail social ?

Verena Keller s’interroge dans cet article sur les inégalités de genre invisibilisées par les professionnel-le-s exerçant dans le champ du travail social. Le travail social actuel s’est en effet orienté vers une approche individualisante et psychologisante qui ignore les rapports sociaux, notamment les rapports de classe. La dimension relationnelle (le travail de care) est en effet considérée comme une valeur centrale par les travailleurs et travailleuses sociales pour expliquer leurs engagements professionnels.

Ces orientations, mises en perspective avec les plans de formation des Hautes Écoles de travail social (HETS) de Suisse francophone produisent selon Verena Keller quatre risques pour le travail social. Le premier consiste en une centration sur le relationnel et la personnification de l’intervention. Le second risque invisibilise et dévalorise l’aide matérielle. Le troisième risque se situe dans l’exploitation de l’engagement des professionnel-le-s. Le quatrième risque consiste en un manque de systématisation de l’intervention et un manque de technicité dans les méthodes.

Résumé : Emilie Pasquier.

 

Cette publication est issue de la recherche : "La production de la normativité familiale dans l'aide sociale publique" (7096).

Auteur·e·s
Références

Keller, V. (2015). Dé-genrer le travail social ? Cultures et sociétés, 36, 47-53.