Une flexicurité au service des capacités des citoyens européens

L’Union Européenne définit la « flexicurité » comme « une stratégie intégrée visant à améliorer simultanément la flexibilité et la sécurité sur le marché du travail ». La communication de la Commission relative à la flexicurité a fait l’objet de nombreuses critiques notamment du monde syndical et altermondialiste. En effet, ces derniers constatent un déséquilibre : le document définit des propositions concrètes de flexibilisation et de déréglementation du droit du travail sans mettre sur pied de cadre renouvelé de sécurité sociale. Cet article propose une nouvelle conception de la flexicurité, en particulier sur la question de la sécurité en partant du constat d’une transformation profonde des besoins des citoyen-ne-s. Afin de repenser la protection et la sécurité sociale au sens large, les auteur-e-s proposent une alternative qui s’appuie sur l’approche par les capacités d’Amartya Sen. Cette approche part de l’idée que le développement d’une société donnée se mesure à l’aune de la liberté réelle dont disposent ses membres de choisir leur mode d’existence et repose sur une redéfinition de la sécurité sociale au sens large. Elle implique la démocratisation des processus de décision et de mise en oeuvre en vue de donner la possibilité d’influer sur la forme et le contenu de cette sécurité sociale renouvelée. L’article débute par un bref historique de la notion de flexicurité pour ensuite proposer des pistes pour sa renégociation.

Résumé : Sarah Kiani