Les métiers de l'insertion face à la rationalisation de l'action publique (7075)

Etat
Terminée
Début / Fin
01.11.2007 - 30.06.2009
Domaine(s) d'expertise
Méthodes et techniques d'intervention en travail social
Politiques sociales, action publique, état social
Théories et modèles en travail social
Sources de financement
Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), Réseau d'études appliquées en politiques sociales, familiales et de la santé (REA)
Requérant·e·s
Bonvin Jean-Michel (HETSL)
Collaboration de
Moachon Eric (HETSL)

Description

Les politiques sociales contemporaines connaissent des transformations rapides dans le double sens de leur individualisation (avec l'émergence de prestations et interventions sociales taillées sur mesure en fonction des caractéristiques des bénéficiaires) et de leur contractualisation (avec l'apparition de nouveaux modes de gouvernance de l'action sociale inspirés de la logique du contrat). La plupart des travaux disponibles tendent à analyser séparément ces deux évolutions et ne parviennent donc à rendre compte que partiellement de leur impact sur les pratiques des agents locaux et sur les bénéficiaires. Le projet vise à combler cette lacune et à déterminer ne quoi le nouveau contexte administratif et organisationnel, marqué par la mobilisation croissante des principes de la nouvelle gestion publique et le recours toujours plus fréquent à des outils tels que les contrats de prestations, les enveloppes budgétaires ou les indicateurs de performance, influence sur les modalités concrètes de l'individualisation des politiques sociales. Notre champ d'investigation empirique sera celui des métiers de l'insertion où ces évolutions sont particulièrement visibles. Ce projet se donne comme ambition d'analyser comment les professionnels de l'insertion sociale et professionnelle parviennent à intégrer les nouveaux outils de gouvernance dans leurs tâches quotidiennes et dans quelle mesure ce cadre leur permet d'assurer un suivi individualisé de qualité aux bénéficiaires. Par hypothèse, une trop grande formalisation des relations entre organisateurs de mesures actives de réinsertion et autorités publiques, assortie d'exigences quantitatives de résultat, comporte des risques accrus de standardisation des prestations et de dérives vers un accompagnement visant davantage à responsabiliser le bénéficiaire qu'à l'émanciper.

La recherche se déploiera sur 18 mois. L'investigation empirique combinera trois outils méthodologiques : l'analyse documentaire, les entretiens semi-directifs en profondeur et l'observation participante et non-participante. Elle portera sur tous les acteurs situés aux différents niveaux de la chaîne de décision et d'exécution dans deux programmes différents : d'une part, l'assurance-chômage (LACI), d'autre art l'aide sociale vaudoise et, plus spécifiquement, le Revenu d'Insertion (RI). Les trois partenaires de terrain retenus sont des organisateurs de mesures de réinsertion actifs dans le canton de Vaud, chacun d'eux est impliqué dans la mise en Å“uvre des mesures actives de la LACI et des mesures d'insertion professionnelle et sociale du Revenu d'Insertion (RI).