La pratique éducative s’inscrit, pour une grande part, dans celle du care. Cette attention-sollicitude envers autrui vise, dans le milieu de l’enfance, à répondre aux besoins des enfants et ce, en adéquation avec leurs caractéristiques. Elle engage le corps des professionnel·le·s et ce, en proximité avec celui des enfants. Comment la pratique éducative se modifie-t-elle quand la proximité nécessaire au care est empêchée ? Que ce soit quand apparaissent des plans de protection dans lesquels la distanciation sociale avec les parents et les enfants de plus de trois ans figure en bonne place afin de protéger la santé de chacun·e ou quand la proximité n’est pas confortable pour l’un·e et/ou pour l’autre, comment les professionnel·le·s résolvent-elles/ils la tension entre proximité nécessaire au care et distanciation requise par la situation ? Entre toucher et pas toucher ?
Avec une distanciation physique imposée par la pandémie du COVID-19, les pratiques du care dans les métiers de l’éducation ont dû être adaptées. L’importance du lien et des contacts physiques n’a jamais été aussi perceptible que depuis l’expérience de la distanciation sociale.
Dans ce numéro, Robert Frund co-signe l’éditorial avec Sophie Tapparel. Et une contribution de Dominique Golay avec quatre étudiant·e·s de la HETSL - Amélie Besse, Jean-Victor Pradeau, Lina Margarita Romano et Déborah Wagnière - questionnent la reconfiguration de l’accueil professionnel des enfants en âge préscolaire et scolaire au temps de la distanciation sociale en mobilisant quatre récits d’expérience.
La Revue [petite] enfance est soutenue par la HETSL