Au cœur des soins en EMS : le travail de Damien Mioranza primé par le Prix Gérontologie 2023


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Chaque année, le prix GERONTOLOGIE CH décerne un prix pour des travaux scientifiques de fin d’étude effectués dans le domaine de la vieillesse. Damien Mioranza, collaborateur scientifique à la HETSL, a été récompensé pour son travail de Master « Ce que prendre soin veut dire : l’activité des soignant·e·s en EMS ». Félicitations !

© GERONTOLOGIE CH De gauche à droite : Maxime Eichenberger, Damien Mioranza, Benoît Bontempelli et Romain Frosio

© GERONTOLOGIE CH De gauche à droite : Maxime Eichenberger, Damien Mioranza, Benoît Bontempelli et Romain Frosio

Assignées à un travail émotionnellement et physiquement éprouvant, comment les soignantes de première ligne en EMS s’y prennent-elles pour mener à bien leur travail et le rendre supportable voire agréable ? C'est la question que Damien Mioranza pose dans son travail de master intitulé « Ce que prendre soin veut dire : l'activité des soignantes en EMS ».

Dans son mémoire de Master, Damien Mioranza s'est penché sur la réalité quotidienne des soignantes dans deux établissements médico-sociaux (EMS) en Suisse romande. Dans un contexte où les injonctions pesant sur ces professionnelles de la santé se multiplient, il a entrepris de décrire les stratégies mises en œuvre par ces soignantes pour rendre leur travail non seulement supportable mais aussi agréable, malgré les épreuves émotionnelles et physiques auxquelles elles font face.

A travers l’exemple d’un soin comme la toilette, Damien Mioranza met en exergue la multiplicité des tactiques mobilisées par les professionnelles. Lorsque les résidentes ne sont par exemple pas en mesure de reconnaître la nécessité de l’aide proposée ou ne montrent aucun signe de présence, les soignantes ne peuvent pas se reposer sur des routines stabilisées, mais doivent emprunter des détours, ruser, jouer sur la perception de la toilette pour la rendre acceptable.

En traitant certaines résidentes comme des proches, en décelant de la présence chez des résidentes qui ne réagissent visiblement pas ou en choisissant de ne pas entendre les insultes qu’on leur adresse, elles  modifient le sens de leur travail : elles ne lavent pas des corps inertes, elles ne contraignent pas ou ne « maltraitent » pas des résidentes  « oppositionnelles », elles prennent soin de personnes dont elles se soucient et qui, de ce fait, occupent une place dans la relation d’aide qui se rejoue en situation.

Damien mérite ainsi toutes les félicitations pour son travail de recherche novateur qui nous permet de mieux comprendre la réalité complexe des soignantes en EMS.