Particularités dans l'organisation cérébrale des personnes avec autisme
Recherches sur les marqueurs de l'autisme au niveau cérébral
L’imagerie cérébrale permet l’identification de particularités de fonctionnement dans le sens de marqueur biologique du trouble. L’intérêt principal étant de détecter le plus précocement possible l’autisme et ainsi d’offrir une prise en charge dès le plus jeune âge.
Particularités dans le traitement de l'information
Des particularités dans le traitement de l’information sociale sont fréquemment observées chez les personnes avec un TSA. Une première hypothèse avancée est celle du « cerveau social » (« social brain hypothesis ») : le biais d'orientation sociale habituellement relevé chez le sujet neurotypique serait bel et bien présent dans le cas de l’autisme mais disparaîtrait à partir de l’âge de 12-24 mois (Ozonoff et al., 2010 ; Elsabaggh et al., 2013a ; Elsabbagh et al., 2013b ; Jones & Klin, 2013). Une seconde hypothèse est celle d’une perturbation de facteurs neurocognitifs généraux. Les difficultés observées dans le traitement de l’information sociale seraient liées à une perturbation de facteurs généraux tels que les fonctions exécutives et le traitement sensoriel (Gliga et al., 2014).
Les thérapies alternatives et complémentaires
L’engouement pour les thérapies alternatives et complémentaires est grandissant : en comparaison avec un groupe contrôle, les enfants avec un TSA bénéficient de deux fois plus de ces formes de thérapie (Wong & Smith, 2006).
Les traitements biologiques
Les données recueillies permettent de conclure à l'inefficacité des régimes sans gluten et du traitement avec des Oméga 3. Concernant la thérapie hyperbare et les suppléments vitaminés, des recherches montrent des effets mais les méthodologies présentent des risques de biais qui amènent les auteurs à recommander d'attendre d'autres recherches avant de préconi- ser ces traitements.
Les traitements non biologiques
L’entrainement à l'intégration auditive n’est pas recommandé, les recherches annonçant des résultats probants pour cette thérapie présentent de grands défauts. La musicothérapie semble quant à elle avoir des effets bénéfiques dans certains domaines tels que la communication, les émotions ou encore l’anxiété. Les résultats des recherches concernant la thérapie d'intégration sensorielle, l'acuponcture et les massages appuient prudemment l'usage de ces traitements bien qu'il y ait de nombreuses faiblesses et des surinterprétations de résultats. Ces quelques résultats positifs ne suffisent pourtant pas pour justifier leur usage. Il est important de souligner que, s’ils sont utilisés, les traitements alternatifs et complémentaires doivent l’être en plus d’un accompagnement qui suit les recommandations internationales et non à la place de celui-ci.
Utiliser les nouvelles technologies : point de situation
L’efficacité de l’utilisation des nouvelles technologies pour les interventions menées auprès de personnes avec un TSA a été rapidement reconnue, notamment pour l’apprentissage et l’exercice de la reconnaissance des expressions faciales ou pour celui des compétences sociales (Durkin, 2010 ; Ploog, Scharf, Nelson & Brooks, 2013). Toutefois, bien qu’il existe de nombreux écrits mettant en avant les bénéfices de ces outils et recommandant leur usage (Mistrett, 2004), peu s’appuient sur des données scientifiques (Campbell, Milbourne, Dugan & Wilcox, 2006). De plus, la diversité des projets et de leur méthode d’évaluation empêche la généralisation des résultats (Grossard & Grynszpan, 2015). Les professionnels doivent quant à eux être conscients des forces et faiblesses de ces supports et être entraînés à les employer (Ayres, Mechling & Sansosti, 2013). En effet, il est nécessaire d’utiliser des applications développées spécifiquement pour le public cible et de rester vigilant car une utilisation excessive peut conduire à l’enfermement et à l’isolement social (Durkin, 2010 ; Ramdoss et al, 2012).