Depuis quelques décennies, un ensemble de transformations ont mis à l'épreuve, sinon boulversé, les comportements face à la mort et leurs représentations. Ceux-ci sont désormais conditionnés par l'émergence d'une temportalité qui a commencé à être définie pour elle-même dès le milieu du vingtième siècle : la "fin de vie".
Les individus prennent progressivement acte de cette nouvelle temporalité souvent incertaine durant laquelle anticipations et prises de décisions sont déterminantes.
Le profil des défunt·e·s a par ailleurs changé. D'un côté, la mortalité infantile continue de chuter, de l'autre, la proportion de personnes âgées dans la population, liée à l'allongement de l'espérance de vie, continue de croître. Dans la plupart des pays, il est attendu que le nombre de décès, surtout ceux d'individus très âgés, augmente considérablement dans les prochaines décennies.
Démographiquement, la "fin de vie" devient donc une question de santé publique, cela d'autant plus que les décès surviennent en grande majorité dans les structures socio-hospitalières et non plus au domicile.
De ce fait, la prise en charge du mourir et de la mort s'est professionnalisée, institutionnalisée, voire médicalisée. De nouvelles formes d'encadrement et d'anticipation sont ainsi apparues pour accompagner les situations de fin de vie (planification du projet thérapeutique et directives anticipées par exemple).
Sur la base de ces constats, le réseau AVIF propose d'explorer les tenants et les aboutissants de ces transformations sociales et professionnelles, d'en apprécier l'impact et les conséquences sur différents types de populations et de proposer des réflexions et des idées fondées sur des matériaux empiriques et utiles aux professionnel·le·s du champ large du travail social d'une part, et à toute personne interpellée par ces questions d'autre part.