En dépit des discours qui pointent la montée de l’individualisme, l’affaiblissement des institutions et la prégnance des valeurs postmodernes, la vie associative n’est pas un modèle daté. La persistance de tels engagements et la part qu’ils prennent dans la socialisation des jeunes et la création de leur personnalité sociale conduit alors à appréhender l’associativité comme un fondement essentiel de la vie publique. Mais aussi à envisager la pratique d’un loisir populaire au sein d’une association sportive comme une modalité de l’expérience démocratique.
Croisant l’analyse institutionnelle avec l’ethnographie de la vie associative, ce projet, mené en Suisse romande dans 6 clubs de sport accueillant des filles, a pour ambition de traiter de ce postulat. Plus précisément, il s’inscrit dans la tradition initiée par la sociologie du loisir de J. Dumazedier et s’adosse tout à la fois à plusieurs travaux fondateurs, ceux de Tocqueville, Weber et Dewey, à la théorisation que M. Douglas fait de l’institution, à la perspective néo-institutionnaliste sociologique ainsi qu’aux études plus contemporaines consacrées au phénomène associatif dans les sociétés démocratiques.