Le mois de la santé mentale, qui démarre le 10 septembre, est un rendez-vous annuel mis sur pied par le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) du canton de Vaud et porté par SantéPsy. La HETSL s’associe à cette manifestation par le biais d’activités ludiques réalisées par des chercheuses et chercheurs. Pour la première fois, les rencontres se font hors les murs de l’école, au plus près des publics.
« Passer par le jeu est un excellent moyen de développer ses compétences psychosociales et améliorer ainsi sa santé mentale. Cela est valable pour tout le monde, aussi pour les jeunes avec une déficience intellectuelle. »
Linda Charvoz
Au programme, plusieurs événements dont une soirée et une après-midi jeux de société en lien avec la promotion des compétences psychosociales, le samedi 23 septembre de 17h à 20h au Musée suisse du jeu à la Tour de Peilz et le samedi 4 octobre de 14h à 16h30 à la bibliothèque d’Yverdon. La particularité de ces événements tout public? Être en lien avec une recherche visant à créer ou adapter des jeux de société pour et par les personnes en situation de handicap mental. Il peut s’agir de jeux collaboratifs (sans perdants) ou plus compétitifs, axés, par exemple, sur les émotions et la prise de parole, de type « Quelle est la dernière fois que tu t’es senti·e fier·e ? », ou « Mime et fais deviner l’émotion dessinée sur la carte ».
Quel est le rôle du jeu dans la santé mentale ? « Les recherches ont montré que les personnes qui ont de bonnes compétences psychosociales ont une meilleure santé psychique », explique Linda Charvoz, psychologue et chercheuse à la HETSL. Ces compétences peuvent s’acquérir et se développer tout au cours de la vie. On peut les travailler, notamment apprendre à gérer le stress, échanger avec les autres, demander des services, savoir dire non, pouvoir exprimer ce que l’on ressent en respectant l’autre et la relation avec l’autre. Passer par le jeu est un excellent moyen de développer ses compétences psychosociales et améliorer ainsi sa santé mentale. Cela est valable pour tout le monde, aussi pour les jeunes avec une déficience intellectuelle.
« Le monde de l’handicap, et particulièrement la vie en institution, est un monde vraiment séparé du monde “normal”. Je me vois vraiment comme un pont entre ces deux mondes. »
William, jeune homme ayant vécu en institution médico-sociale, membre de l’équipe de recherche et futur animateur des soirées/après-midi jeux
Comment la chercheuse en est-elle arrivée à travailler sur le sujet ? « Il existait de nombreuses recherches sur les troubles psychiques d’un côté, et une quantité limitée sur les adolescent·es et les jeunes adultes avec une déficience intellectuelle de l’autre. En revanche, il n’existait presque rien sur les troubles psychiques chez les jeunes avec une déficience intellectuelle. » Or, ce groupe de population présentant également, voire davantage, de problèmes psychiques, l’idée d’une recherche est née, soutenue par Promotion Santé Suisse et menée conjointement par des chercheur·es d’Unisanté et de la HETSL. Son but est de promouvoir la santé psychique pour les adolescent·es et jeunes adultes présentant une déficience intellectuelle via des outils ludiques de renforcement des compétences psychosociales en langage Facile à lire et à comprendre (FALC). À chaque étape du projet, les personnes concernées collaborent avec l’équipe de recherche.
William, un jeune homme ayant vécu en institution médico-sociale, membre de l’équipe de recherche et futur animateur des soirées/après-midi jeux, est enthousiaste de cette valorisation ludique de la recherche à laquelle il prend part. « Le monde de l’handicap, et particulièrement la vie en institution, est un monde vraiment séparé du monde “normal” », estime-t-il. « En institution, on n’a pas tous le même niveau intellectuel, et je me vois vraiment comme un pont entre ces deux mondes. Jouer à ces jeux de société aide à la compréhension et la communication, permet de découvrir ses talents, un nouvel univers, du partage, de l’amitié, peut-être même un brin d’amour, on ne sait pas ! En tout cas, handicap ou non, je crois qu’on passera tous un très bon moment. »
- le samedi 23 septembre de 17h à 20h au Musée suisse du jeu à la Tour de Peilz ;
- le samedi 4 octobre de 14h à 16h30 à la bibliothèque d’Yverdon.
Deux autres soirées axées sur le rétablissement et co-animés par deux pair·es praticiennes et praticiens en santé mentale et une professionnelle de la santé mentale auront également lieu :
- Jeudi 18 septembre, 17h30 à 19h30, Coopérative - SCCH Le Bled Salle polyvalente La Tanière, Rue Élisa Serment 5, Lausanne
- Vendredi 3 octobre, 17h à 19h30, Tea-room de Prangins, La Place 2, 1197 Prangins