Virevoltes de l'assurance maladie, constance des pratiques de soins des assuré-e-s

La médecine occidentale est généralement pensée comme une confrontation entre une médecine scientifique dominante et des pratiques de soins dites « complémentaires ». Les prestations remboursées par l’assurance-maladie sont généralement les plus en adéquation avec la vision dominante de la médecine. Cependant, un événement peut être compris comme une amorce de reconnaissance de l’Etat des médecines dites « complémentaires » : l’intégration, entre 1999 et 2005 de cinq de ces médecines dans le catalogue des prestations obligatoires.

Cet article repose sur une recherche anthropologique effectuée en Suisse à l’aide notamment d’entretiens réalisés avec des médecins et patient-e-s. Les auteurs se sont particulièrement intéressés aux pratiques des patient-e-s mises en évidence par les discours. L’article démontre une répétition importante parmi les usager-ère-s de thèmes clés qui, bien que se présentant comme à contre-courant de la médecine dominante, renvoient pourtant à des valeurs normalisées de la société, telles que l’idée que chaque individu peut gérer sa santé, masquant ainsi les inégalités entre les groupes sociaux. D’autre part, la médecine dominante n’est pas refusée par les patient-e-s qui l’utilisent conjointement, réfutant ainsi le rapport dichotomique dans lequel médecines conventionnelles et non conventionnelles sont présentées. Ces assuré-e-s démontrent à travers les entretiens une méconnaissance du système des assurances maladies et sont ainsi les clients idéals, fidèles à des contrats qui ne sont pas toujours à leur avantage.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Debons Jérôme
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Références

Martin, H. & Debons, J. (2010). Virevoltes de l'assurance maladie, constance des pratiques de soins des assuré-e-s. Tsantsa : revue de la Société suisse d'ethnologie, 15, 92-97.