Qui a besoin de l'assistance publique ?

L’Office Fédéral de la Statistique (OFS) décrit la population de l’assistance publique par classe d’âge, relevant que les moins de 25 ans ont le taux d’assistance le plus élevé, par nationalité, soulignant que les personnes de nationalité étrangère bénéficient plus de l’assistance et enfin, l’OFS insiste sur les familles monoparentales qui ont également un risque accru de se retrouver à l’assistance. Ces catégories présentées telles quelles posent pourtant problèmes : l’âge n’est qu’une des variables permettant de comprendre un parcours de vie. Il est nécessaire de compléter cette variable avec celle du sexe, de l’origine sociale et du type de formation, entre autres. Le facteur de la nationalité est également trompeur en assimilant celle-ci à la migration, alors que la Suisse n’octroie pas la nationalité aux enfants né-e-s sur le territoire suisse. Là encore, le rapport doit être fait avec le type de permis de séjour, la formation et le salaire par exemple. Enfin, la catégorie de « familles monoparentales » constitue une double négation : celle du genre et de l’origine sociale. En effet, les femmes et les hommes ne subissent pas les mêmes conséquences du divorce et 95% de ces familles assistées sont des mères avec enfant-s. Poser ainsi le « problème » des familles monoparentales, des jeunes ou des personnes de nationalité étrangère sans aborder la question des causes économiques de la pauvreté, permet de ne pas remettre en question l’ordre établi et fait reposer sur les personnes à l’assistance la responsabilité de leur situation.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Références

Tabin, J.-P. (2009). Qui a besoin de l'assistance publique ? Services publics, journal du syndicat des services publics, 90(13), 5.