Cet éditorial offre une vue générale de la recherche scientifique sur la formation professionnelle initiale en Suisse, en France et en Allemagne. En Suisse, la recherche n’est institutionnalisée que depuis 2004, l’entrée en vigueur de la loi sur la formation professionnelle. Cinq différentes « maisons dominantes » ont été mises en place : deux concernent l’économie et l’éducation, deux autres la pédagogie et une la psychologie éducative. La perspective sociologique sur la formation n’a pas encore de véritable tradition en Suisse. Cependant, depuis quelques années, des recherches substantielles qui insistent sur la sélectivité de la formation professionnelle et les trajectoires sociales des bénéficiaires de ces formations ont fait leur apparition. En revanche, les études concernant la formation professionnelle en France et en Allemagne sont nombreuses, principalement dans le domaine de la relation entre la qualification et l’emploi. Les sujets d’intérêts principaux dans les deux pays sont les parcours éducatifs et occupationnels en regard de la classe sociale et des inégalités sociales. Ces deux pays appliquent des standards méthodologiques élevés, des études longitudinales et comparatives. Malgré ces avancées, de nombreuses questions restent en suspens comme celle de savoir ce qu’il se passe durant la formation et comment les institutions organisent leur coordination. C’est pour participer à combler ces lacunes que ce numéro de la « revue suisse de sociologie » compte huit articles qui traitent de différents aspects de la question.
Résumé : Sarah Kiani