Une Suisse sans assurance-invalidité ?

Le postulat d’une Suisse sans assurance invalidité (AI) est une réalité énoncées par certains, notamment les élus de l’Union démocratique du centre (UDC) qu’il s’agit de prendre au sérieux. Leur but presque avoué est d’affaiblir le régime d’assurance vieillesse (AVS) et de provoquer un déficit de l’AI pour mettre ensuite en œuvre une stratégie de démantèlement. Cela aboutit à une logique de stigmatisation qui fait de plusieurs centaines de milliers de personne en Suisse des abuseurs de la sécurité sociale, en brouillant le fait que ces personnes bénéficient de prestations démocratiquement arrêtées pour lesquelles elles ont payé des cotisations et des impôts. Bien que l’endettement de l’AI représente un problème important, on ne saurait réduire la réflexion au seul assainissement de cette dette. Car derrière l’idée de démantèlement de l’AI se cache un phénomène essentiel : celui de l’affaiblissement de l’assurance au profit de l’assistance publique. En légitimant le principe des conditions de besoin contre le principe de l’égalité des citoyens par les assurances, on ouvre une brèche dans la cohésion sociale. Cette conception légitime la division des citoyen-ne-s en deux catégories : une première constituée de celles et ceux qui auraient besoin de l’aide de l’Etat et une seconde constituée de personnes et de familles qui seraient pleinement à même d’assumer leur destinée. Pourtant, derrière ces débats se cachent des femmes et des hommes atteint-e-s dans leur intégrité physique et psychique et dont le manque de capacité de gains a été reconnu.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Rossini Stéphane
Références
Rossini, S. (2010). Une Suisse sans assurance-invalidité ? Prévoyance professionnelle suisse, 10, 71-72.