Cet article de Jean-Michel Bonvin analyse la notion de bien commun ainsi que ses implications pour la démocratie.
La notion de « bien » évoquant un concept normatif reposant sur des principes métaphysiques, elle constitue une imposition uniforme et spécifique sur les individus, créant parfois des situations de violence. Le terme « commun » implique quant à lui l'idée de favoriser la majorité au détriment de la minorité. Ces deux termes accolés constituent une menace pour les droits individuels des personnes, un « bien » leur étant arbitrairement imposé. Il est donc central de trouver une conception alternative à cette notion.
L'approche en termes de capabilités d'Amartya Sen et de Martha Nussbaum, offre une vision plus large du bien commun en y intégrant de nombreuses dimensions. Le but n'est pas de dire aux individus comment ils doivent agir mais de leur donner les possibilités d'agir selon la vie qu'ils choisissent, pour des raisons qui leur sont propres. Ainsi, les personnes ne sont pas des récipients passifs, ils ont la responsabilité d'utiliser les ressources à leur disposition et d'en faire le meilleur usage. L'État doit faire en sorte d'offrir un tel environnement aux individus.
L'approche en termes de capabilités propose une nouvelle conception de la relation entre droits individuels et action collective. Les membres du groupe sont ainsi dans une dynamique entre leur statut de bénéficiaires et leur rôle d'acteurs du processus de bien commun.
Résumé : Sarah Kiani.