"The Geneva serum is excellent!" Autonomy and Isolation in the Swiss Cantons During the Early Years of Diphtheria Serum : The Case of Geneva

Sans bénéficier du rayonnement d’instituts tel que l’Institut Pasteur en France et sans promouvoir des recherches intenses dans des laboratoires compétitifs, la Suisse est pourtant le premier pays du monde à avoir rendu les vaccins antidiphtériques obligatoires pour tous les enfants avant d’entrer à l’école. C’est à cet apparent paradoxe que s’intéresse cet article. Il se penche sur l’implantation du sérum antidiphtérique dans le canton de Genève et tente de comprendre comment ce canton a développé des mesures médico-sociales afin de tester la qualité du sérum, le produire et le distribuer dans un contexte d’autonomie totale et en l’absence de soutien au niveau national. Le développement du sérum a prit place dans les cantons suisses de manière indépendante, en fonction des ressources locales et de l’enthousiasme pour la question. Il démontre que c’est grâce aux relations entretenues par la communauté scientifique de Genève avec l’étranger que la circulation du sérum a pu être facilitée depuis Paris. C’est en effet cette relation de proximité avec l’Institut Pasteur qui a permis à Genève de suivre le modèle français pour sa production de sérum. La vague d’épidémies de la fin du XIXème siècle, qui a conduit à la création du laboratoire du Bureau cantonal de salubrité publique en 1891 et à celle du Laboratoire municipal de sérothérapie cinq ans plus tard, est également un facteur important pour comprendre l’intérêt des communautés politiques et médicales pour la recherche antiépidémique à cette période.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Kaba Mariama
Références
Kaba, M. (2010). “The Geneva serum is excellent!” Autonomy and Isolation in the Swiss Cantons During the Early Years of Diphtheria Serum : The Case of Geneva. In C. Gradmann & J. Simon (Eds), Evaluating and Standardizing Therapeutic Agents, 1890-1950 (pp. 105-117). Basingstoke : Palgrave Macmillan.