Karina Kühni traite dans son article de la discrimination en œuvre dans le milieu éducatif à l’encontre des enfants dits difficiles et de la prise de conscience par les éducatrices et éducateurs de cette discrimination. Dubet, Cousin, Macé, Rui (2013) distinguent la discrimination de la stigmatisation par le fait qu’elle est une action pratique plutôt que symbolique. Mais être discriminable ne veut pas forcément dire être discriminé, et il existe des modérateurs de discrimination (capital culturel, talent, réussite scolaire, beauté, etc.), ainsi que des moyens de lutter contre cette dernière, comme la valorisation de la parité et de la diversité. Toutefois, lorsqu’une personne est porteuse d’un stigmate, toutes sortes de discriminations sont bien souvent pratiquées à son égard afin de réduire ses chances, et jusqu’à conclure à son infériorité. La construction d’un stigmate, ou d’une déviance selon le terme proposé par Becker est directement liée aux normes instituées par un groupe social donné. Ainsi, la déviance n’est pas une qualité de l’acte commis par une personne, mais plutôt l’application, par les autres, de normes et de sanctions à un « transgresseur ». Partant des conclusions de Becker sur la construction des « déviants », l’auteure propose des solutions concrètes afin d’éviter que les enfants dits difficiles ne constituent un nouveau groupe de « déviants ».
Résumé : Emilie Pasquier.