L’alternance entre l’école et le terrain est au cœur du dispositif de formation HES en travail social. Depuis 2002, l’uniformisation de son dispositif a paradoxalement contribué à brouiller les pratiques du référent école (RF) qui a pour tâche, avec le praticien formateur (PF), d’évaluer et de noter le stage de l’étudiant-e. Cette communication se base sur les premiers résultats d’une recherche qui s’appuie sur l’analyse des interactions langagières en situation de travail de quatre séances d’évaluations de fin de stage. Ces séances peuvent être comprises comme des scènes dramaturgiques dans lesquelles chacun-e des protagonistes présente le personnage qu’il/elle pense être adéquat dans cet ordre social déterminé. Les rôles sont asymétriques : le RF se trouve en position élevée. La séance se déroule dans un cadre qui, bien que prescriptif, ne fournit pas la manière dont chacun-e va jouer son rôle, ni de quels éléments il faut tenir compte pour une évaluation globale du processus de formation. Il est nécessaire de construire un référentiel de compétence ayant une visée organisatrice et planificatrice afin de définir les critères pris en compte dans la notion de compétence. Au final, c’est la dimension globale de la réalisation du stage qui est prise en compte pour son évaluation et sa notation, sans que cette notion ne soit clairement définie.
Les changements qui s’effectuent dans le processus de formation depuis 2002, permettent de rendre compte de l’alternance entre l’école et le terrain et ainsi des rapports entre la théorie et la pratique.
Résumé : Sarah Kiani