Dans cet article, Stéphane Rossini critique la passivité du Conseil fédéral sur la question de la pauvreté en Suisse. Pourtant, l’année 2010 est l’année européenne de lutte contre la pauvreté : une occasion manquée dans notre pays. En effet, alors que se tient à Berne une « Conférence nationale sur la pauvreté », refusée par le Conseil fédéral il y a quelques années, force est de constater que la « stratégie de la Suisse contre la pauvreté » n’en est pas véritablement une. Cette stratégie, imposé au Conseil fédéral grâce à la détermination du Conseil national, ne traite pas des thèmes retenus dans une perspective politique, encore moins humaine ou sociale et élude ainsi les vrais enjeux. Les actions concrètes se limitent à des recommandations aux cantons et communes, dont certaines pourraient parfaitement être du ressort du Conseil fédéral. Celui-ci ne luttera donc pas contre la pauvreté en Suisse, phénomène qui le met mal à l’aise et qu’il peine à reconnaître comme un problème social qui existe bel et bien dans l’un des pays les plus riches du monde, et exige des réponses politiques. Cela démontre que les valeurs qui sous-tendent la sécurité sociale sont quasi inexistantes et que la pensée comptable domine.
Résumé : Sarah Kiani