La Stratégie européenne de l’emploi lancée en 1997 lors du sommet de Luxembourg, a pour but, en augmentant le taux d’emploi ainsi que leur qualité, d’améliorer la compétitivité économique de l’Union, de garantir la visibilité financière des systèmes de retraites et de promouvoir la cohésion sociale ainsi que le sentiment d’utilité au sein de la société. D’une logique de lutte contre le chômage, on passe à une politique de promotion de l’emploi dans l’idée de combattre ce qui est perçu comme une incitation à la passivité par l’ Etat - providence. L’emploi est ainsi conçu comme la solution aux problèmes économiques et sociaux que rencontre l’Union européenne.
Cet article de Jean-Michel Bonvin analyse la Stratégie européenne de l’emploi à travers la notion de « flexicurité » centrale à cette stratégie, qui invite à une redéfinition de la sécurité sociale en promouvant la sécurité par l’employabilité. L’auteur montre que ce discours apparaît de sens commun et semble aller de soi, ce qui n’est pourtant pas le cas. Si l’on se penche sur les indicateurs suggérés dans la Communication de la Commission, on se rend compte qu’ils mettent leur priorité sur la flexibilité au détriment de la qualité des emplois et de la sécurité matérielle et sociale des demandeur-euse-s d’emploi. Ce texte montre donc que bien que la « flexicurité » apporte des améliorations, elle n’est pas encore, loin s’en faut, la solution à la question de l’emploi en Europe.
Résumé : Sarah Kiani.