Malgré la mise en place d’un système de protection sociale depuis le XIXème siècle, la Suisse a des difficultés à reconnaître le phénomène de la pauvreté comme un problème social exigeant des réponses politiques. Pourtant il existe bel et bien des lacunes dans la solidarité, visibles à travers l’exclusion et la précarité dont est victime une partie de la population. La pauvreté, parce qu’elle n’est pas appréhendée comme un problème social, appartient aux mythes qui caractérisent la politique suisse. Ainsi, c’est devenu un enjeu majeur de reconnaître l’existence de cette pauvreté et de prendre des mesures politiques à son encontre.
La Confédération a adopté jusqu’ici une attitude distante vis-à-vis de ce problème pourtant central, considérant qu’il est du ressort des communes et des cantons. Au niveau international, plusieurs conférences dont celles de Copenhague et de Genève ont inspiré une prise de conscience politique, malgré le manque d’action de la Confédération qui a pourtant déclaré vouloir mettre en place un plan d’action national pour lutter contre pauvreté et exclusion. Cette lutte comporte une dimension politique centrale qui dépasse la seule protection sociale et dont il importe de prendre conscience.
Résumé : Sarah Kiani