Cet article s’appuie dur les témoignages de deux jeunes filles musulmanes vivant en Suisse, Amel et Sihan, avec pour objectif de questionner le rôle du référent religieux dans la construction des identités individuelles. Cette contribution, en s’appuyant sur une définition de l’identité proposée par Jean-Claude Kaufmann comme le résultat stable et provisoire de processus de socialisation qui construisent les individus, émet l’idée que les identités musulmanes peuvent consister en la formulation d’identifications simultanées et successives relevant de la combinaison de quatre catégories d’identification religieuses : psychologique, religieuse, sociétale et culturelle.
Les parcours des deux adolescentes permettent de rendre compte que la référence religieuse n’est pas une condition sine qua none à la définition de soi comme musulmane et qu’elle peut être comprise de diverses manières. Ainsi, les musulmans de Suisse doivent être envisagés comme des acteurs sociaux dont la subjectivité individuelle ne peut être résumée à un particularisme religieux incompressible.
Résumé : Sarah Kiani