En Suisse, les TMS sont rarement reconnus comme maladies professionnelles et leur prévention est encore peu développée. Or les troubles touchant les travailleuses sont encore moins souvent reconnus que ceux des travailleurs. En effet, les assurances chargées de l’indemnisation des maladies professionnelles tendent à réduire la prévalence plus élevée de certains TMS chez les femmes à des prédispositions liées au sexe féminin et à considérer le travail des femmes comme peu sollicitant. Après avoir analysé cette situation, je m’appuie sur des entretiens qualitatifs menés avec des ouvrières atteintes de TMS pour mettre en évidence la spécificité des risques parmi des travailleuses « non qualifiées ». Les résultats montrent que leur situation de vulnérabilité aux TMS est construite non seulement par les tâches attribuées à ces ouvrières, mais également par leur manque d’autonomie et les rapports de pouvoir liés au genre dans les entreprises.