Cet ouvrage de Gilles Lugrin et Serge Molla a pour but d’interroger les rapports entre la publicité et la religion, tantôt conflictuels, tantôt incestueux, afin d’ouvrir le débat.
Bien que la société soit laïque et qu’elle suive un processus de sécularisation, elle reste profondément marquée par la religion chrétienne et les mutations du religieux sont parfois révélées par la publicité. Dès lors, peut-on postuler des valeurs et fonctions semblables ? En tous les cas, bien que fondés sur des registres différents, publicité et religion s’articulent tous deux autour du miracle et mettent en place une série de symboles idolâtrés.
Ce livre est composé de deux parties complémentaires : une première partie propose un panorama des allusions religieuses dans la publicité et présente les liens entre notre société et la tradition chrétienne, une seconde interroge les relations entre religieux et économie et se penche sur les autres religions dans la publicité.
L’utilisation intensive de la religion dans les stratégies publicitaires nous informe sur l’état de la religiosité aujourd’hui. C’est parce que la société se détache du christianisme que ces emprunts à des fins décalées à la religion sont possibles et indiquent que la sécularisation est en chemin, sans qu’il y ait pour autant de profanation du sacré mais plutôt de sacralisation du profane. Religion et publicité poursuivent un objectif similaire, celui de créer des adeptes en faisant miroiter le bonheur.
Résumé : Sarah Kiani.