Dans quelle mesure le traitement social des accidents du travail en Suisse permet-il aux victimes d’être démarchandisées au sens que Gøsta Esping-Andersen (1990) donne à ce terme, c’est-à-dire leur permet de quitter le marché du travail d’une telle manière qu’elles conservent un niveau de vie socialement acceptable ? Après une discussion du concept de démarchandisation d’un point de vue sociologique, nous présentons les résultats d’une étude qualitative menée en Suisse sur les victimes d’un accident du travail et montrons que le type d’index proposé par Esping-Andersen pour comparer les États sociaux repose sur une fausse prémisse.
Résumé : Jean-Pierre Tabin