Au crématoire comme « chez soi » : hybridité d’une transition funéraire

Cet article porte sur la façon dont les crématoires – considérés à la fois comme espaces techniques et lieux d’accueil des proches et de préparation des corps – ont été progressivement intégrés à l’environnement des cimetières. Prenant appui sur une recherche ethnographique menée en Suisse romande, il décrit les tendances qui s’observent dès le tournant du 21e siècle lors de rénovations architecturales d’espaces funéraires, tendances qui mettent en exergue le caractère transitionnel et éphémère du cycle de vie, dans une perspective humaniste. Ces dernières s’articulent néanmoins avec les composantes monumentales des cimetières héritées du 19e siècle. Cela se traduit dans une forme d’hybridité funéraire qui alimente les imaginaires que les sociétés contemporaines entretiennent avec les morts et la mort.

This article examines the way in which crematoria - considered both as technical spaces and as places for receiving relatives and preparing bodies - have gradually been integrated into the cemetery environment. Based on an ethnographic research carried out in French-speaking Switzerland, it describes the trends that have been observed since the turn of the 21st century in the architectural renovation of funerary spaces, trends that emphasize the transitional and ephemeral nature of the life cycle, from a humanist perspective. These trends are nevertheless articulated with the monumental components of cemeteries inherited from the 19th century. This translates into a form of funerary hybridity that feeds contemporary societies’ imaginations of the dead and death.

Auteur·e·s
Lien ArODES
Voir cette publication sur ArODES
Recherches en relation
Références

Berthod, M.-A., Gaignat, C. & Pillonel, A. (2024). Au crématoire comme « chez soi » : hybridité d'une transition funéraire. Frontières, 35(2). https://doi.org/10.7202/1115280ar