En 1996, l’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur l’assurance maladie marque l’aboutissement d’une longue lutte pour l’introduction d’une assurance maladie obligatoire et sociale en Suisse. La fin d’une obligation d’assurance limitée à quelques cantons et l’ancrage du principe de subventionnement des assuré-e-s économiquement modestes constituent d’indéniables progrès sociaux. En revanche, l’exacerbation du cantonalisme, le principe de concurrence entre les assureurs ou la cohabitation entre établissements hospitaliers publics et privés ont cimenté des mécanismes impurs dans une logique de sécurité sociale, provoquant d’innombrables effets pervers. Stéphane Rossini développe ces constats dans ce chapitre de l’ouvrage intitulé « Le peuple des moutons ».
L’auteur évoque d’abord les enjeux de pouvoir, les intérêts et les paradoxes liés à la LAMal. Il s’arrête ensuite sur le principe de solidarité qui se heurte, dans le cadre de l’assurance maladie en Suisse, à la concurrence entre les caisses.
Stéphane Rossini poursuit en expliquant le sens d’une caisse nationale publique d’assurance maladie, avant de conclure sur le progrès et l’innovation qui restent à réaliser dans le domaine de l’assurance maladie. En effet, de nombreux défis sont à relever. Mais, une condition centrale est à remplir selon l’auteur : fonder le système de santé sur des principes de solidarité. Sans cela, la course aux profits et au pouvoir pourrait briser les fondements même de la protection sociale.
Résumé : Anne-Line Schminke