Les enjeux de pouvoir autour du doctorat en travail social

Le processus de Bologne lancé en 1999 a entériné la hiérarchisation de l'enseignement supérieur en trois cycles successifs, le bachelor (licence dans le contexte français), le master et le doctorat. Si les deux premiers cycles sont généralisés à la presque totalité des formations supérieures, seules certaines ont accès au troisième. Comme les décisions relatives à ce dernier dépendent de l'issue de prises de position dans des contextes académiques nationaux, le doctorat en travail social n'est accessible que dans certains pays. Par exemple, en 2017, le troisième cycle en travail social ou en service social existe aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Unis, au Portugal, en Allemagne, au Liban, en Australie, en Chine ou en Suède, alors que ce n'est qu'une option du doctorat en sociologie en France et qu'il est tout simplement inconnu en Belgique ou en Suisse. Emmanuel Jovelin (2006 :120) dénombrait en 2006 une quarantaine de doctorats en travail social en Europe et plus de 70 aux Etats-Unis. Cela signifie que les discussions autour de la formation tertiaire universitaire en travail social sont très différentes d'une situation à l'autre, ce qui impose de penser les enjeux du doctorat en travail social de manière contextualisée.

Dans cet article, nous allons examiner d'abord l'enjeu de pouvoir qui se joue à propos de l'introduction d'un troisième cycle en travail social. Puis, nous débattrons de la spécificité de la recherche en travail social pour terminer par quelques considérations sur la place de cette recherche dans l'espace universitaire.

Auteur·e·s
Frauenfelder Arnaud
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Références

Tabin, J.-P. & Fauenfelder, A. (2018). Les enjeux de pouvoir autour du doctorat en travail social. In S. Rullac, J.-P. Tabin & A. Frauenfelder (dir.), La fabrique du doctorat en travail social : controverses et enjeux (pp. 135-142). Rennes : presses de l'EHESP.