"Le travail social peut disparaître : c'est l'avenir de la solidarité qui compte". Entretien avec G. Praplan

Dans cet entretien, Véréna Keller, chercheuse et enseignante à l'École d'Études Sociales et Pédagogiques (ÉÉSP), exprime ses inquiétudes quant à l'avenir de la solidarité. Dans une société qui tend de plus en plus vers l'individualisation, c'est-à-dire qui impute la précarité et le chômage aux caractéristiques individuelles au lieu de considérer les problèmes structurels, vers quelle solidarité allons-nous ? La précarité est cachée par des programmes d'insertion et les dossiers augmentent. Cela n'est pas pour autant l'échec du travail social, mais l'échec de la société dans son entier : les problèmes sociaux se trouvent en amont du travail social. Le travail social est-il réellement basé sur la relation ? Les bénéficiaires viennent plutôt demander une prestation d'aide concrète, basée sur un principe de droit. L'action sociale doit aller en direction de programmes de réinsertion conçus comme des lieux de rencontre et de soutien, plutôt que d'essayer de réinsérer professionnellement les individus et ainsi, elle doit établir des objectifs réalistes.

L'organisation de la société, basée sur une inégalité des richesses, doit être repensée. Les travailleur-se-s du social mettent en Å“uvre les prestations de l'état social et il est important de réfléchir à la nature de l'aide à accorder : qui la société veut-elle aider et comment ? Véréna Keller se dit peu optimiste : le travail social, récent, peut disparaître. Qu'en sera-t-il de l'avenir de la protection sociale ?

Résumé : Sarah Kiani.

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Références

Keller, V. (2006). “Le travail social peut disparaître : c'est l'avenir de la solidarité qui compte”. Entretien avec G. Praplan. Repère social : revue d'information sociale, 75, 12-13.