Le "tourisme social", un non-sens

Le thème du « tourisme social » a ressurgi fin août 2014, à l’occasion de la publication des chiffres de l’aide sociale par l’Initiative des villes suisses pour la politique sociale, relayé ensuite par les médias notamment.

Dans cet article, Jean-Pierre Tabin présente une étude menée il y a quelques années. Des chercheurs et chercheuses ont constaté qu’il était impossible d’établir une comparaison systématique entre les prestations sociales délivrées selon les régions (conçues de manière trop différentes). L’étude s’est intéressée à des cas fictifs voyageant d’une ville et d’un canton à l’autre. Cela a permis de démontrer que les différences en termes de revenu ne sont guère importantes, que ce ne sont pas toujours les mêmes lieux qui sont les plus « intéressants » (cela dépend de l’âge et de la situation de famille), et que les avantages sont non seulement minimes, mais éphémères (durée de certaines aides limitée, ou variant en fonction de l’âge). L’étude s’est poursuivie en interrogeant 42 personnes touchant l’aide sociale et ayant récemment déménagé. Il en est ressorti que les motifs de déménagement des personnes qui reçoivent l’aide sociale sont similaires à ceux de la population en général (famille et emploi). Le déplacement n’est jamais lié à une comparaison des prestations sociales. Jean-Pierre Tabin précise également dans un premier encadré le système complexe de protection sociale en Suisse et dans un second encadré la question de l’expulsion des pauvres.

Résumé : Anne-Line Schminke

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Références

Tabin, J.-P. (2014). Le “tourisme social”, un non-sens. Services publics, journal du syndicat des services publics, 95(15), 5.

Tabin, J.-P. (2014). Le “tourisme social”, un non-sens. Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 3 novembre.