La financiarisation des politiques sociales

Dans les pays industrialisés, la mise en place des assurances sociales a pour l’essentiel été liée à un agenda politique national. Aujourd’hui, des réformes sont imposées par les financiers. Sont-elles seulement « techniques » ? C’est la question que pose Jean-Pierre Tabin en préambule de cet article.

Il commence par relater la chronologie de la mise en place des assurances sociales en Allemagne et au Royaume-Uni. Ces politiques sont été caractérisées par leur déploiement dans le cadre de la politique nationale. Elles ont été mises à l’agenda par des gouvernements soucieux de donner un projet social à l’État national, permettant de rendre intéressant le fait d’être citoyen-ne d’un État (droits sociaux, concrétisation du sentiment national).

Jusqu’il y a peu, l’intervention par les financiers dans les agendas nationaux était surtout repérable dans les pays du Sud, les institutions financières (la BM, la Banque de développement interaméricaine, etc.) imposant de nouveaux modèles de politique sociale aux pays du Sud, comme celui des transferts conditionnels en espèces.

Aujourd’hui, des modèles de politique sociale sont également imposés par les financiers à certains pays industrialisés. Les plans d’austérité, préparés dans les officines économiques, remodèlent les politiques sociales. Ils font fi de ce qui a causé la crise budgétaire.

Cette publication de Jean-Pierre Tabin se conclut sur le constat que les réformes présentées comme « techniques » sont soutenues par une idéologie libérale, elles sont donc politiques.

Résumé : Anne-Line Schminke

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Références

Tabin, J.-P. (2011). La financiarisation des politiques sociales. Services publics, 19, 5.

Tabin, J.-P. (2012). La financiarisation des politiques sociales. Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 8 mars.