En un nombre restreint d’années, nous sommes passés d’un statut défini et clair de la pratique sportive à une multiplicité des pratiques transformant l’institution sportive elle-même de même que les relations entretenues au monde sportif organisé. Trois dynamiques sont à l’œuvre dans cette modification : l’effet d’érosion des puissances de l’institution sportive monoculturelle, le multiculturalisme des pratiques sportives et un effet d’obsolence du référentiel « sport ».
On assiste parallèlement à cette évolution, à des mobilisations juvéniles attachées à promouvoir des projets sportifs à forte prégnance culturelle et identitaire, consacrant par là même la mise à distance de l’institution sportive canonique. Ces projets, souvent initiés par des jeunes en situation de précarité, supposent une exigence de reconnaissance d’identités multiculturelles qui semblent à priori difficilement négociables. Ces transformations procèdent d’une remise en question des instances de régulation afin de mettre en place la reconnaissance de ces projets et une légitimité multiculturelle à travers une compréhension renouvelée de la question sociale.
Résumé : Sarah Kiani.