Etudes genre : qu'étudient-elles donc ?

Hélène Martin propose dans cet article une réflexion sur les origines, les raisons et les réalisations des Études Genre (ou Études féministes).

Les Études Genre se sont développées dans le sillage des mouvements féministes des années 1970. Anti-naturalistes, elles ont montré que ce sont les rapports sociaux, et non la nature, qui définissent les sexes, leurs différences, les rôles et les attentes sexuées. Les rapports sociaux sexuent les individus et plus largement le monde. Les Études Genre mettent au jour l’androcentrisme et l’idéologie sexiste de la société, mais également l’androcentrisme et l’idéologie sexiste de la science, étant entendu que celle-ci est toujours située, politiquement engagée, même quand elle ne le dit pas.

Dans cet article, Hélène Martin s’arrête tout d’abord sur les « preuves » scientifiques. Elle relève premièrement le biais naturaliste qui consiste à reconduire des normes sociales de sexe sans les réinterroger. Ensuite, c’est au tour du biais lié à l’androcentrisme de la science d’être évoqué. Plus précisément, à partir d’un point de vue masculin considéré comme universel, ou neutre, l’analyse tantôt néglige de prendre en compte les conditions de vie des femmes, tantôt les particularise. Cet androcentrisme peut également être observé dans le vocabulaire utilisé. Hélène Martin relève un autre biais d’androcentrisme qui se manifeste par le fait de poser une fausse égalité entre les hommes et les femmes (par exemple en politique sociale ou en sociologie).

Hélène Martin termine cet article en répondant à la question de savoir à quoi les Études Genre servent. Elles contribuent selon elle à mettre en perspective critique des pseudo-évidences, mettent en lumière la production et la reproduction des différences et des inégalités de sexe, y compris dans certaines des actions menées en faveur de l’égalité.

Résumé : Anne-Line Schminke

Auteur·e·s
Références

Martin, H. (2011). Etudes genre : qu'étudient-elles donc ?Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 17 novembre.