Entre psychologie de rites et anthropologie de la perte. Notes pour l'étude du deuil

Les anthropologues ont traité des questions du rite funéraire en s’intéressant peu à la question du deuil, alors que les psychologues et les psychiatres ont focalisé leur attention sur le vécu des endeuillés en analysant le deuil du point de vue pathologique et donc négatif. De nouvelles conceptions psychologiques et psychanalytiques récentes de cette problématique réfutent le caractère universaliste du deuil et la centration trop importante sur les seuls processus psychiques.

Cet article est tiré d’une recherche concernant les situations de deuil au travail. Il retrace l’itinéraire théorique et présente les enjeux méthodologiques qu’elle soulève. L’enjeu principal d’une situation de deuil au travail consiste à articuler le désir de l’employeur qui veut que ses exigences soient remplies et le point de vue de l’employé pour qui la question de la « fin » du deuil n’est en rien pertinente. C’est la façon d’en déterminer la « normalité » qui est déterminante. Etudier le deuil implique de prendre en compte les conventions narratives qui sous-tendent sa construction en analysant les processus relationnels qui les portent.

Cette recherche met en évidence l’importance de développer une « ethnopsychologie du deuil »c’est-à-dire d’identifier la façon dont les émotions sont provoquées et dans quelle mesure elles servent à communiquer. L’analyse des milieux professionnels de ce point de vue, consiste à mettre en évidence la façon dont employeurs et employés vivent le deuil au sein d’une entreprise.

Résumé : Sarah Kiani.

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Références

Berthod, M.-A. (2009). Entre psychologie de rites et anthropologie de la perte. Notes pour l'étude du deuil. Journal des anthropologues, 116-117, 159-180.