Hélène Martin rend compte dans ce texte paru dans Studia Philosophica (annuaire de la Société Suisse de Philosophie) de quelques résultats d’une recherche menée dans une perspective anthropologique. Cette étude s’est concentrée sur les représentations de la santé et du corps d’usagers et usagères de médecines « complémentaires » ainsi que sur leurs rapports à l’assurance maladie suisse (assurance sociale obligatoire et assurances complémentaires privées). Dans le cadre de cette recherche, des entretiens ont été effectués à partir de deux axes de travail. Le premier vise à saisir les conceptions de la santé et des soins des usagers et usagères des médecines « complémentaires », le second s’intéresse à leurs comportements en tant qu’assuré-e-s.
Dans cette contribution, Hélène Martin met en évidence quelques témoignages de patient-e-s et présente les grandes lignes de sa recherche, relevant que ces personnes opposent discursivement médecine scientifique et médecines « complémentaires » et les caractérisent en puisant dans un registre moral. De plus, l’auteure relève que l’analyse des entretiens a montré l’existence d’un important hiatus entre des pratiques intégrant différentes sortes de médecines et une assurance maladie qui les distingue. Enfin, elle souligne que les personnes rencontrées ne s’adonnent pas à une surconsommation médicale dès lors que le coût des soins n’est plus dissuasif.
En conclusion, Hélène Martin évoque le probable dysfonctionnement de l’assurance maladie suisse. En effet, celle-ci se révèle d’une part difficilement maîtrisable par les assuré-e-s, et d’autre part et en conséquence, le remboursement établi par les contrats ne s’effectue en réalité pas toujours.
Résumé : Anne-Line Schminke