Alors que la rationalisation consiste à éviter la fourniture de prestations inutiles ou superflues, le rationnement est couramment défini comme le déni de prestations médicales ou infirmières dont l'utilité n'est, par ailleurs, nullement remise en question. En Suisse, l'opportunité de rationner la prise en charge sanitaire est discutée avec une intensité variable depuis l'adoption de la LAMal en 1994. Cette étude veut contribuer à ce débat.
Elle soutient que les prestations susceptibles d'être rationnées ne sont pas celles dont le rapport coût/utilité est particulièrement défavorable ni celles qui ne seraient pas essentielles ou nécessaires, mais celles qui présentent les caractéristiques d'une marchandise et sont, par conséquent, appropriées à un conditionnement par le marché. Cette hypothèse sera testée sur la base d'une analyse secondaire des statistiques hospitalières de l'Office fédéral de la statistique.