Le non-recours raisonné aux prestations de l’État social : furtivité et critique
Lieu HETSL · Salle B 011
Les inscriptions sont closes
Frédérique Leresche, chargée de recherche, HETS&Sa | EESP
Jean-Pierre Tabin, professeur ordinaire, HETS&Sa | EESP
Le thème du non-recours aux droits sociaux est à l'agenda. La recherche a montré qu'il existe différents types de non-recours – par exemple, permanent, temporaire, complet ou partiel – et qu'il peut être dû à l'ignorance de ses droits, à l'impossibilité de les faire reconnaître, au fait que les fonctionnaires ne les proposent pas ou que les récipiendaires ne les font pas valoir.
Dans le cadre d'une recherche que nous menons depuis janvier 2016 dans le cadre du PRN LIVES (et qui est également le sujet de la thèse de F. Leresche), nous nous intéressons à ce que signifie pour des personnes de ne pas faire valoir une partie de leurs droits alors que les conditions d'éligibilité sont réunies et que les informations sur la prestation sont (au moins partiellement) connues. Plus précisément, nous cherchons à identifier leurs critiques de l'État social. Pour ce faire, nous effectuons des terrains ethnographiques dans lesquels nous rencontrons des personnes qui ne demandent pas un ou des droits sociaux.
Nous présenterons, ici, d'abord les différentes définitions données du non-recours. Ensuite, nous expliquerons pourquoi nous pensons que le non-recours, lorsqu'il découle d'un raisonnement, est l'expression d'une critique que nous qualifions de furtive. Enfin, nous montrerons l'utilité de mobiliser des outils inspirés de la recherche décoloniale pour l'entendre.