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Être, habiter, participer. Retour sur des catégories au cœur de l’intervention sociale auprès de personnes aux capacités entamées

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En tant qu’activité pratique visant à maintenir l’intégrité des bénéficiaires (à savoir leur identité personnelle et sociale), l’intervention sociale s’adosse à une conception spécifique de la personne. En effet, dans et en vue de la pratique de l’intervention sociale, la personne est envisagée comme un être de relation.

Photo: © Salomé Werly

Quand les attributs attachés à la personne, l’autonomie en particulier, sont sujets à caution en raison de troubles (troubles sensoriels, du langage et de la parole, etc.) qui entament les capacités à communiquer, la possibilité, sur le terrain même du travail social, d’instaurer un rapport intersubjectif est en cause, et doit faire l’objet d’une attention particulière. Sinon, aucune relation ne pourrait être établie et encore moins entretenue, et l’accompagnement social ne saurait produire ses effets.

Comment, dès lors qu’entrer en communication avec les bénéficiaires fait problème, les professionnelles et les professionnels s’y prennent-elles/ils pour faire advenir les personnes ? À quelles conditions un lieu de vie où résident des personnes aux capacités entamées peut-il opérer comme un dispositif propre à « faire être » les personnes (ou « d’empersonnement ») ? Ces questions ont guidé l’enquête sociologique que Michel Peroni a menée dans un Foyer de vie pour personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale (IMC), dont il va nous narrer les éléments parmi les plus saillants.

Au détour de quelques situations emblématiques issues de son ethnographie, l’on verra comment les catégories de l’être, de l’habiter et du participer, au cœur de l’intervention sociale, gagnent à être repensées. L’on verra aussi que le travail social, quand il se conçoit comme un travail d’aide à la personne, a une dimension indissociablement morale et politique. Mais le politique, ici, ne se traduit pas immédiatement dans les termes spécifiques de l’insertion, ce qui supposerait un alignement sur une norme sociale prédéfinie en regard de laquelle les bénéficiaires ont été définis en fonction de leurs incapacités. En effet, dans ce cas, le politique consiste plutôt à construire ensemble (résident·e·s et professionnel·le·s) un environnement qui soit d’emblée accessible, étant entendu que c’est dans un même mouvement que se fabriquent la personne et le collectif qui pourra l’inclure et saura reconnaître ses compétences.
 

Entrée libre sur inscription

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Dans le cadre du séminaire de recherche du THEMAMichel Peroni donnera également la conférence« D’une enquête, l’autre : une vie. Autoportrait du sociologue en migrant » à l'Université de Lausanne le mardi 17 mai de 12h à 14h à la salle 2137, Bâtiment Géopolis.

Organisée en collaboration avec le Réseau AVIF, cette conférence est ouverte aux enseignant·e·s, chercheuses et chercheurs et étudiant·e·s de master et reviendra sur l’ouvrage que Michel Peroni a publié aux éditions ies en 2021 : Diptyque. L’enquête, le sociologue et sa grand-mère.


Intervenant·e·s

A propos de Michel Peroni, Professeur de sociologie, Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2

Michel Peroni est professeur de sociologie à l’Université Lumière-Lyon2 et membre fondateur de l’équipe POCO (Politiques de la connaissance) du Centre Max Weber. Portant sur des thématiques diverses, ses recherches interrogent plus particulièrement l’enquête ontologique qui s’effectue dans le cadre d’activités pratiques, dont celles du travail social, ainsi que la performativité d’activités ou de dispositifs ayant vocation à faire être. Il est auteur de plusieurs ouvrages, dont : Sensibiliser. La sociologie dans le vif du monde (dirigé avec J. Roux, Ed. De l’Aube, 2006) ; Figures du Maître ignorant. Savoir et émancipation (dirigé avec M. Derycke, Presses Universitaires de St-Etienne, 2010) ; Devant la mémoire. Une visite au Musée de la mine « Jean Marie Somet » de Villars (Presse des Mines, 2015) ; Diptyque. L’enquête, le sociologue et sa grand-mère (Ed. ies, 2021).


Informations pratiques

Adresse

Chemin des Abeilles 14, 1010 Lausanne, Suisse