Configurations d’interactions et incidence des préoccupations dans l’intervention de l’ergothérapeute

Dans les métiers où le travail consiste à agir pour, sur et/ou avec autrui (Barbier, 2017)¹, les espaces d’interactions entre professionnel·les et destinataires de l’intervention représentent des moments clés du développement et de la conduite de l’intervention professionnelle. Vu souvent comme des « rencontres » (Goffman, 1973)², véritables carrefours où se conjugue l’activité de chacun·e, les interactions sont des instants d’influences réciproques, dont les professionnel·les peuvent se saisir pour infléchir le développement de l’activité de l’autre.

Cette communication présente une recherche menée dans le cadre d’un travail doctoral qui se donne pour but d’explorer la structure de ces espaces d’interaction. Il s’agit en effet d’accéder aux mécanismes et règles qui participent à leurs configurations. Ainsi, en les considérant comme des articulations spécifiques d’un ensemble d’activités, des figures peuvent y être définies voire anticipées. Le repérage de régularités dans ces configurations des interactions offre alors un intérêt scientifique, par les outils théoriques et méthodologiques qu’il mobilise, et un intérêt professionnel, par les particularités « culturelles » des professions qu’il met en évidence.

Nous proposons ici de discuter certaines des approches mobilisées pour étudier l’intervention des ergothérapeutes à travers différentes situations d’interaction caractéristique de la profession. Au travers d’un exemple, exposé sous forme de configuration, l’un des mécanismes d’influences mutuelles exercé par les acteurs et spécifié sous la notion de « préoccupation » sera présenté.