Ne pas recourir à une prestation n’est pas qu’un enjeu individuel, ni une simple affaire de choix rationnel. Il y a aussi une dimension sociale et structurelle. Les recherches distinguent quatre causes principales. Tout d’abord la non-connaissance, on ne peut pas demander une prestation dont on ne connaît pas l’existence ou dont on pense qu’elle ne nous est pas destinée. Ensuite la complexité du système, peu de personnes comprennent facilement les codes et le langage administratif. Puis, les réticences des personnes à demander de l’aide, soit qu’elles ne se sentent pas légitimes, soit qu’elles ne souhaitent pas être assistées ou craignent d’être mal considérées. Finalement, certaines personnes mettent en balance le coût des démarches de demandes avec le montant, parfois très faible, des prestations.
Pour prévenir le non-recours et la précarité qu’il suscite, il convient d’agir à plusieurs niveaux. Il faut d’une part améliorer l’information et simplifier les processus de demande. A ce titre l’automatisation peut constituer une solution, mais elle ne suffit pas. Il faut aussi que l’administration se décloisonne, entre les services qui attribuent les différentes prestations, mais aussi entre l’administration et ses usagères et usagers en adoptant une attitude ouverte, pédagogique et facilitatrice. Finalement, il convient d’adopter une attitude plus proactive en allant davantage à la rencontre des bénéficiaires potentiels de manière à les rassurer et à chercher comment répondre à leurs besoins.