L'article de George Waardenburg présenté dans les actes de la IIe École d'été ESSE (programme de recherche international désireux de créer un Espace pour les sciences sociales européen), porte sur un travail de doctorat en cours sur les transformations contemporaines de la formation professionnelle en entreprise. Il se base sur des données de sources secondaires, une enquête de terrain dans l'industrie graphique et des entretiens semi-directs avec des apprentis et responsables de formation.
Le concept d'habitus théorisé par Pierre Bourdieu et dont s'inspire l'auteur de cette recherche est un outil efficace permettant de mettre en exergue la relativité de l'autonomie des individus dans leurs actions. Dans le cadre de l'apprentissage en entreprise en Suisse, les apprenti-e-s ont une distance plus ou moins grande de l'habitus acquis durant la socialisation familiale avec les exigences en terme de « habitus » au niveau professionnel. Ce n'est en réalité ni l'habitus ni un autre biais qui permet d'entrevoir un avenir prédéfini chez les jeunes interviewé-e-s.
Les inégalités sociales continuent à se reproduire, la meilleure variable explicative de la formation étant toujours l'origine sociale. Les droits et les acquis sociaux présentent un net recul par rapport aux générations précédentes. Malgré l'accroissement des contraintes structurelles, et peut-être en conséquence, les jeunes acquièrent des habitus plus hétérogènes, deviennent plus attentifs et créatifs. Il ne faut cependant pas minimiser les difficultés majeures qu'ils vivent face au marché de l'emploi.
Résumé : Sarah Kiani.