L'action publique à l'épreuve de la performance

La tendance actuelle à la recherche de la performance, l'excellence et la responsabilisation des fonctionnaires n'épargne pas le domaine social. Sur quels critères ces évaluations sont-elles menées au niveau de l'action publique ? Quelles conséquences ces injonctions ont-elles sur la qualité des prestations ? Comment définit-on les pratiques performantes de celles qui ne le sont pas ?

L'article de Jean-Michel Bonvin analyse avec acuité l'installation de logiques de marché dans les politiques publiques, à l'aide de deux indicateurs mentionnés dans les contrats de prestation liant l'administration publique et ses agents exécutifs : le principe de l'enveloppe budgétaire et les indicateurs de performance.

L'enveloppe budgétaire indiquant les dépenses maximales à atteindre entraîne inévitablement une hiérarchisation des objectifs dans le sens du budget en créant une obligation d'adaptation des finalités aux moyens. Les indicateurs de performance postulent quant à eux des moyens de mesurer l'efficacité du travail de l'action publique à l'aide d'outils quantitatifs. Ainsi, il est possible de mesurer le taux d'emploi ou le nombre de dossiers effectués par exemple, au détriment de la qualité de l'emploi trouvé.

Cet article permet de décortiquer les notions d'excellence et de performance en mettant en lumière leur non-neutralité et la conception spécifique et discutable de l'action publique qu'elles entraînent.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Bonvin Jean-Michel
Références
Bonvin, J.-M. (2006). L'action publique à l'épreuve de la performance. In M. Modak & J.-P. Tabin (Eds.), Penser le social : Hommages à Jean-Pierre Fragnière (pp. 99-107). Lausanne: EESP.