L'article de Mariama Kaba basé sur du matériel historique et sur des travaux concernant le handicap, met en exergue comment la variable du genre agit sur les représentations sociales du corps et les formes de socialisation des petites filles et des petits garçons en situation de handicap qu'elle engendre.
En questionnant l'élaboration des normes et du discours corporel concernant un type idéal à atteindre dès la fin du XVIIe siècle, l'auteure démontre comment l'imagerie autour du corps diffère chez les filles et chez les garçons et de quelle manière elle répond aux critères stéréotypés de genre.
De nombreux parallèles existent entre les représentations du corps féminin et celles du corps handicapé, le physique prétendument déficient des filles s'ajoutant par ailleurs à l'injonction de correspondre aux canons de beauté édictés selon les époques. Les filles en situation de handicap sont enfermées dans un double stéréotype : celui d'un corps féminin passif et d'un individu faible et diminué. La médecine et son évolution montrent une tendance générale à traiter différemment le handicap selon le sexe des personnes concernées, considérant par exemple les handicaps vécus par des femmes principalement d'un point de vue esthétique ou de la reproduction.
Dès lors, les femmes en situation de handicap doivent lutter contre une double oppression : être de sexe féminin dans une société patriarcale et être handicapée dans une société qui érige la santé du corps en norme.
Résumé : Sarah Kiani.