Dans l’univers de l’action sanitaire, sociale et socio-éducative, la formation continue dépend directement de choix de nature politique. Elle est pourtant une condition première afin de garantir la qualité de la prise en charge. La formation continue apparaît en effet comme un élément indispensable au développement des individus, aux progrès technologiques et économiques et favorise l’innovation des politiques publiques. La formation continue jouera un rôle central dans la mise à niveau de compétences dont la durée de vie est de plus en plus courte. Dans le domaine de la protection sociale, les exigences sont nombreuses afin de concilier les intérêts des bénéficiaires et les conséquences des transformations par lesquelles passent ces professions. Les rapports de forces sont importants derrière l’image positive de la formation continue : les entreprises sont contraintes de privilégier les acquisitions continues contrairement aux services sociaux publics. Le personnel de ces institutions subit en effet des restrictions budgétaires et les disparités se creusent entre les personnes bénéficiaires de la formation et celles qui n’y ont pas accès. Au sein de l’institution, elle reste donc un objet à négocier. Le secteur public tributaire de logiques marchandes, s’oppose à la valorisation et au renforcement de la formation continue. Cet article propose des axes dominants pour une perspective future et milite pour un choix politique cohérent, afin de garantir la possibilité de se former continuellement et une prise en charge de qualité.
Résumé : Sarah Kiani