Ce nouveau projet vient de recevoir un financement conjoint de Swiss National Science Foundation (SNSF) et Innosuisse dans le cadre du programme d’encouragement BRIDGE Programm (SNSF-Innosuisse) et devrait pouvoir relancer la colocation intergénérationnelle.
Kevin Kempter nous explique la plus-value de cette cohabitation accompagnée. La HETSL lui transmet ses plus vives félicitations !
En quoi le projet de colocation intergénérationnelle « Elderli » est-il innovant ?
Kevin Kempter : La proposition de colocation intergénérationnelle existe déjà, mais cette forme d’habitat reste marginale, notamment parce que la cohabitation n’est pas toujours un pas aisé à faire pour les personnes âgées et les jeunes. Il est important de garder l‘esprit qu’elles et ils sont doté·e·s de besoins, envies et rythmes qui diffèrent d’une personne à l’autre. Le projet « Elderli » propose d’accompagner cette démarche avec l’appui d’une ou d’un travailleur social référent, ce qui permet de garantir à nos aîné·e·s le cadre d’une relation sécurisée et d’apporter une plus-value sociale pour la personne âgée et la ou le jeune. « Elderli » s’occupe aussi de toute la gestion administrative et financière de manière à les décharger de ce type de tâches et à préserver une relation symétrique et saine entre la ou le jeune et la personne âgée. Enfin, une méthodologie d’appariement spécifique a été conçue pour assurer des binômes qui fonctionnent bien ensemble. Après un entretien préalable avec la personne âgée pour définir ses besoins et attentes, un profil étudiant·e est conçu par les professionnel·le·s en travail social afin de trouver l’étudiant·e qui correspond à la situation de la personne âgée.
« Le projet « Elderli » propose d’accompagner cette démarche avec l’appui d’une ou d’un travailleur social référent, ce qui permet de garantir à nos aîné·e·s le cadre d’une relation sécurisée et d’apporter une plus-value sociale pour la personne âgée et la ou le jeune. »
Comment est né ce projet ?
Le vieillissement de la population est un enjeu sociétal majeur, avec une part des sénior·e·s qui augmentera de 72% à 75% d’ici 2040 dans le canton de Vaud. Il est urgent de trouver des solutions alternatives et d’offrir la possibilité aux personnes âgées de continuer de vivre à domicile si elles et ils le souhaitent. Dans le cadre de mon travail de Master, je me suis intéressé à la colocation intergénérationnelle. Avec une méthodologie participative et la mobilisation de différents actrices et acteurs pluridisciplinaires, nous avons tenté de trouver de nouvelles solutions. Dans une perspective d’innovation en Travail Social, les savoirs scientifiques, professionnels et expérientiels (provenant de retraité·e·s et d’étudiant·e·s) ont été combinés afin d’affiner ce concept existant. Les premières colocations montrent des résultats très positifs, ce qui confirme l’importance de considérer les besoins des deux parties et d’accompagner le procédé. Des sénior·e·s m’ont confié que sans « Elderli », elles et ils n’auraient pas forcément osé se lancer dans l’aventure de la colocation.
« Le vieillissement de la population est un enjeu sociétal majeur, avec une part des sénior·e·s qui augmentera de 72% à 75% d’ici 2040 dans le canton de Vaud. »
Que doivent faire les sénior·e·s intéressé·e·s par une colocation intergénérationnelle ?
Elles et ils doivent prendre contact avec moi via le formulaire proposé sur le site internet ou directement par téléphone (078 806 30 38). Un premier rendez-vous sera organisé pour pouvoir échanger et déterminer si ce type d’initiative correspond réellement à leur situation. C’est une étape et une réflexion essentielle que nous accompagnons. Nous thématisons ensuite les intérêts que le projet leur apporte et les potentielles craintes que peuvent générer ce changement. Les attentes et besoins sont également définis lors de cet échange. « Elderli » propose une vraie flexibilité, il est donc important de pouvoir dessiner ensemble les contours d’une éventuelle colocation.